COMBES Edith

Le recours à la voiture particulière, surtout en milieu urbain, est générateur de plusieurs externalités négatives, comme les émissions de CO2, de Nox et de PM10, la congestion ou encore l’occupation excessive de l’espace urbain. Pour réduire ces externalités, plusieurs solutions ont été proposées dont certaines ont été implémentées dans différentes villes du monde. Dans un contexte de renforcement des contraintes environnementales, la régulation de l’usage de la voiture par le contrôle de l’accès aux villes figure parmi ces solutions. Malgré leur intérêt théorique, la réussite de ces politiques sur le terrain dépend de leur acceptabilité sociale, dimension assez mal anticipée par les acteurs de la ville. En effet, ces mesures font souvent face à des contestations plus ou moins prononcées. Or, très peu d’études françaises ont abordé l’acceptabilité de ces politiques alors que la France s’est engagée sur une politique de décarbonation de la mobilité qui repose, entre autres, sur les politiques de régulation d’accès. Il existe donc un vrai enjeu de production de la connaissance sur ce sujet en France. Cela est d’autant plus vrai que la France a connu plusieurs épisodes de contestation contre des politiques de régulation de l’usage de la voiture.

L’objet de cette thèse est ainsi de faire progresser la connaissance sur les déterminants de l’acceptabilité des mesures de régulation d’accès aux villes en France et leur modélisation.

Cette production de connaissance permettra d’améliorer la compréhension des comportements de mobilité des usagers et alimentera différents types d’évaluation, ex-ante et ex-post, de ces politiques dans une perspective d’aide à la décision. En effet, sur l’exemple de l’aire urbaine lyonnaise, les politiques de stationnement différencié, de ZTL et de ZFE, ont la particularité d’être mises en place de façon progressive jusqu’en 2025. Dans un contexte de pression réglementaire qui impose des seuils de qualité de l’air aux métropoles, la modélisation, prenant en compte la mise en place successive de plusieurs politiques, permettra de mieux évaluer les effets séparés et combinés de ces politiques tout en prenant en compte les dimensions en lien avec leur l’acceptabilité.

Sur le plan théorique, cette thèse s’inscrit dans le champ de l’économie publique à travers les questions d’évaluation ainsi que dans celui de l’économie comportementale, avec une ouverture pluridisciplinaire vers la psychologie sociale permettant de combler les limites de la théorie économique.